Arsène Burny : Il combat sans relâche la leucémie et autres cancers

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Au Télévie comme dans les auditoires, l’énergie d’Arsène Burny soulève des montagnes. Ce brillant ingénieur-chercheur se coupe en quatre, week-end compris, pour drainer les euros nécessaires au financement de la recherche en cancérologie. Grâce à ces moyens, 92% des cas de leucémie sont actuellement guéris.

 

Un immense talent doublé d'un humanisme exemplaire

Le Professeur Arsène Burny, président et membre de l'Académie Royale des Sciences, est un ingénieur agronome diplômé des facultés universitaires agronomiques de Gembloux, où il termina brillamment ses études en 1958. En outre, il est docteur en sciences de la zoologie (Etats-Unis, 1966). De 1968 à 1972, il fut Professeur associé à la prestigieuse « Columbia University » de New York. Pour le grand public, il est l’archétype du chercheur. À la télé comme dans les auditoires, l’énergie d’Arsène Burny soulève des montagnes. Président de la commission Télévie au Fonds national de la recherche scientifique (FNRS), il se décarcasse pour drainer les euros nécessaires au financement de la recherche en cancérologie. Les sommes récoltées grâce aux téléspectateurs soutiennent les projets retenus par le FNRS. Professeur émérite de l’Université Libre de Bruxelles et de la Faculté universitaire des sciences agronomiques de Gembloux, Arsène Burny s’est consacré à la biologie moléculaire, durant quelques décennies. « Notre » grand ingénieur enseigne toujours à l'Université de l'Etat, à Beyrouth.

350 publications!

Ir. Arsène Burny poursuit activement ses recherches dans les domaines de la cancérologie et du sida. Il est auteur et co-auteur de pas moins de 350 publications dans ces domaines ( !). « Toutes les études peuvent mener à la recherche, y compris à la recherche dans le domaine médical », explique le Professeur Burny. « Il faut des physiciens, des mathématiciens et, bien entendu, des ingénieurs pour faire fonctionner les machines...

(Dr Céline Mascaux et professeur Arsène Burny)

« L’envie de piocher dans l’inconnu… »

« Toutes les études peuvent mener à la recherche, y compris à la recherche dans le domaine médical », explique le Professeur Burny. « Il faut des physiciens, des mathématiciens et, bien entendu, des ingénieurs pour faire fonctionner les machines... Moi, par exemple, je suis agronome, puis j’ai étudié la zoologie, et j’ai fait un doctorat en biochimie aux Etats-Unis, où je me suis spécialisé dans les leucémies. Revenu en Belgique, je me suis focalisé sur la leucémie bovine. Comme cette leucémie est provoquée par un rétrovirus similaire à celui du sida, hop, je suis devenu chercheur sur le sida et aussi sur les leucémies humaines. Ce qui importe, c’est l’envie de piocher dans l’inconnu »

 

Un bel état d'esprit

« C’est un état d’esprit que tout le monde n’a pas. Si on veut savoir le lundi matin ce qu’on fera le jeudi après-midi, alors il ne faut pas devenir chercheur ! Il ne faut pas non plus espérer devenir riche ... Quoique... Parfois, on décroche le pactole ! Mais, c’est plutôt l’exception que la règle ». Dr Céline Mascaux et professeur Arsène Burny

 

La passion pour la recherche

« Dans la biologie moléculaire, la partie expérimentale reste la plus importante. Le chercheur fait ses manipulations lui-même : cultiver des cellules, en extraire des molécules d’intérêt, cloner un gène pour le transférer dans une cellule, etc. Tout se fait à la micropipette, on « joue » sur des microns (!) C’est un travail très précis (!) Les techniciens de laboratoire sont des aides très précieux car, souvent, le chercheur au cours de sa carrière ira d’un labo à l’autre, tandis que le technicien reste. Il devient ainsi une véritable « mémoire » du travail du labo ; il peut souvent aider le chercheur dans ses manipulations, grâce à toute l’expérience acquise avec de précédents chercheurs.


Chercheur et ...
chercheur de sous

« Ceci dit, on passe aussi beaucoup de temps devant son ordinateur. Il faut lire tout ce qui se fait ailleurs dans le monde, les nouveaux brevets, etc. Et puis, il y a tout le travail sur les banques de données de gènes. Quand on trouve une séquence génétique, il faut la comparer à toutes celles déjà découvertes et, pour cela, heureusement que la bioinformatique existe, car les quantités de données à manipuler sont phénoménales.
Il faut aussi écrire ces fameux articles, ce qui prend du temps. Etre à la tête d’une équipe signifie aussi faire des rapports et trouver l’argent pour continuer à financer le travail. Quand un chercheur monte en grade, il devient surtout un chercheur de sous ».

 

 

Pascal-P. Delizée