De l’imagerie médicale à la médecine du futur

Du Dr. Ing. François CHUNG

I. Introduction

II. Quelques applications en imagerie médicale

III. Vers la médecine du futur

IV. Bibliographie

De l’imagerie médicale à la médecine du futur

Par le Dr. Ing. François CHUNG

III. Vers la médecine du futur

Lors d’une excellente intervention à la conférence TED (Technology Entertainment Design), en avril 2011 à Maastricht, Daniel Kraft a présenté quelques pistes sur la médecine du futur [6] . Et notamment son association avec l’utilisation, désormais courante, de smartphones. Il existe déja plus de 20 000 applications téléchargeables qui permettent d’exploiter la technologie actuelle dans les mains de n’importe quel détenteur de smartphone. Par exemple, il existe une application permettant de détecter une infection sexuellement transmissible à partir du contact entre un échantillon d’urine et une carte à puce connectée au smartphone. Pour les diabétiques, il existe également le dispositif iBGStar qui se connecte au smartphone et qui permet de calculer le taux de glucose à partir d’un petit échantillon de sang.

 

Les médecins vont aussi bénéficier de ces avancées technologiques. Par exemple, il est déjà possible pour le médecin de visualiser les images médicales de son patient via son smartphone, ou d’émettre un diagnostic en les visualisant sur une tablette tactile. La consultation également se tourne vers l’ère digitale. Il existe déjà sur le marché un stéthoscope digital qui, connecté au smartphone, permet de visualiser le son via l’application Thinklabs, ou encore la sonde à ultrasons portable Vscan

Sonde à ultrasons portable Vscan.

 

qui, légère et de poche, permet de faire une échographie en dehors de l’hôpital. Mais la consultation elle-même peut se faire de manière digitale. En effet, des études ont montré que le médecin n’utilisait un contact physique que dans environ 20% des consultations. Aux Etats-Unis, le système American Well permet aux médecins de diagnostiquer à distance, en utilisant un programme de conversation avec webcam de type Skype.

 

Au niveau diagnostic, la médecine du futur apporte de bonnes nouvelles pour les hommes de plus de 50 ans. En effet, il est possible d’éviter l’introduction du coloscope lors de l'examen coloscopique. En utilisant l’imagerie médicale et en la combinant avec des algorithmes d’intelligence artificielle, les radiologues peuvent identifier des lésions dans le colon. Ce qui pourrait rassurer les hommes concernés par cet examen, et encourager les plus récalcitrants. De manière plus ludique, la technologie à bas coût créée dans l’industrie du jeu pourrait également aider le diagnostic. En utilisant la détection de mouvement, le Kinect de Microsoft pourrait servir à détecter un accident vasculaire cérébral. De son côté, la WiiFit pourrait servir à surveiller le poids et la dépense calorique de chacun, et ce, de manière journalière. Ajoutons à cela des outils tels que les montres qui mesurent le rythme cardique et les moniteurs de sommeil Zeo.

 

Grâce à la chirurgie robotique, les chirurgies vont également bénéficier d’un large panel d’outils technologiques pour les aider dans leur tâche. Il leur est déjà possible d’opérer avec des instruments robotiques. En y ajoutant la réalité augmentée, le chirurgien a la capacité de voir à l’intérieur du patient, de repérer des tumeurs ou toute autre pathologie. Et en y intégrant l’aide à la décision (informatique décisionnelle), un chirurgien dans une ville est à même d’aider un collègue opérant dans une autre ville. Au niveau esthétique, la généralisation du système NOTES (Natural Orifice Translumenal Endoscopic Surgery) permettra aux patients de se faire opérer par chirurgie robotique et de sortir du bloc opératoire sans cicatrice.

 

Pour les patients souffrant de tétraplégie, les avancées en Interface Neuronale Directe (IND), c’est-à-dire la mise en place de puces sur le cortex moteur des patients, leur permettent déjà de contrôler un curseur, un fauteuil roulant ou même un bras robotisé. Dans le futur, ces appareils deviendront plus petits et disponibles à un plus grand nombre de patients. Pour les patients atteints d’obésité, les micro-robots de type iPill, après avoir été avalés, permettent de prendre des photos du système digestif en circulant de manière autonome dans celui-ci, avec pour objectif d’aider le diagnostic et le traitement. Ces mêmes micro-robots seraient à même de déboucher les artères de patients atteints d’athérosclérose. Les stimulateurs cardiaques (pacemakers) suivent aussi cette tendance de miniaturisation. Ils deviennent également plus faciles à placer, et permettent donc de réduire le temps de formation des cardiologues. Dans le futur, ils pourraient être connectés au smartphone pour permettre au patient de se déplacer tout en étant surveillé à distance.

 

Tout ceci nous indique que la médecine se dirige vers une ère de miniaturisation, de décentralisation et de personnalisation. Les enjeux de la médecine du futur vont donc consister dans un premier temps à mettre en place ces trois aspects et ensuite à les améliorer en milieu clinique. Avec pour objectif de permettre au médecin d’être plus efficace, d’améliorer le bien-être de tout un chacun et, pourquoi pas un jour, d’arriver à traiter les personnes en bonne santé avant qu’elles ne tombent malades.

 

 

 

Before Next

 

De l’imagerie médicale à la médecine du futur

Du Dr. Ing. François CHUNG

I. Introduction

II. Quelques applications en imagerie médicale

III. Vers la médecine du futur

IV. Bibliographie