Les transferts de fertilités, une solution à la baisse de fertilité des sols agricoles en régions tropicales ?

Étude de faisabilité d’un projet de compostage en République du Congo

I. Introduction

II. Le milieu tropical : base biophysique

III. Agriculture traditionnelle

IV. Contrer la réduction du taux de matière organique : « les transferts de fertilités »

V. Exemple de projet de transfert de fertilité : « Estimation de la biomasse mobilisable dans le cadre d’un projet de compostage en République du Congo »

   -> A. Étude de gisement de biomasse

   -> B. Analyse technico-économique

   -> C. Conclusions et perspectives

VI. Bibliographie

ING

 

Les transferts de fertilités, une solution à la baisse de fertilité des sols agricoles en régions tropicales ?

Étude de faisabilité d’un projet de compostage en République du Congo

III. Agriculture traditionnelle

Caractéristiques de l’agriculture en Afrique Centrale

Si on ne considère que l’agriculture traditionnelle, les techniques de mises en culture des terres forestières con­sistent majoritairement en l’application des techniques d’abattis-brûlis, suivies d’une mise en jachère plus ou moins longue des parcelles cultivées.


Ce type d’agriculture a été développé car les terres forestières ont un potentiel relativement élevé pour la pratique de l’agriculture. Ce potentiel provient, comme nous l’avons vu précé­demment, de la dynamique de fonctionnement du système forestier. Cette agriculture consiste en un système de culture temporaire permettant l’utilisation de la capacité de production d’une parcelle de manière fugitive, et sans se soucier de la prolonger. Une fois cette capacité ré­duite, le terrain est abandonné à lui-même, et sa fertilité se reconstitue avec le temps, grâce notamment à la dynamique de reconstitution de la fertilité naturelle des écosystèmes (Maldague, Mécanisme de la fertilité des sols tropicaux et rapports avec les pratiques agricoles, 2004).


Lorsque les pratiques agricoles traditionnelles d’abattis-brûlis sont pratiquées, il y a libération de tous les éléments minéraux contenu dans la matière organique (MO) ;  une partie du soufre et de l’azote va être perdue par dissipation dans l’atmosphère, les autres éléments minéraux vont se retrouver sous la forme de cendres. Les vents violents vont être responsables de certaine perte, mais cette fraction perdue reste minime par rapport à la quantité totale restant sur la parcelle (CIRAD-GRET Ministère des affaires étrangères, Juin 2009). L’apport minéral que constituent les cendres est considérable, du phosphore au potassium, en passant par les bases échangeables et les oligo-éléments. De plus, les cendres ont un effet non négligeable sur le pH du sol.


Quand on pratique l’abattis-brûlis, les apports de résidus organiques au champ sont réduits car le taux de MO, même s’il est faible dans la plupart des sols tropicaux , est avant tout dépendant de l’apport de la phytomasse. À partir du moment où cette dernière est brûlée, la MO va disparaître en laissant échapper du gaz carbonique dans l’atmosphère. La pratique du brûlis va provoquer un apport direct d’éléments minéraux solubles dans un sol pauvre avec une capacité de rétention faible ce qui peut, sous l’effet de fortes précipitations provoquer un lessivage de ses éléments; éléments dès lors perdus pour les cultures .

Les techniques culturales, développées suite aux conditions exceptionnelles de l’environnement tropical (température élevée, précipitations abondantes, sols pauvres, etc.), ainsi qu’au manque de moyen dont dispose l’agriculteur traditionnel ont pour conséquence directe une baisse du taux de matière organique dans le sol .

 

IV. Contrer la réduction du taux de matière organique  : « les transferts de fertilités »

Le climat des régions équatoriales permet le développement rapide des végé­taux et ceux-ci développent de ce fait une biomasse importante en un laps de temps relati­vement court. Pour l’agriculteur, la technique de brûlis est une méthode rapide, qui ne de­mande que très peu de moyens matériels et qui permet de récupérer un terrain « propre » où la pratique de l’agriculture est plus aisée. Cependant, en nettoyant les parcelles agricoles par le feu, les agriculteurs s’exposent à des problèmes de fertilités qui apparaissent assez rapi­dement.


La matière organique est la clé de voûte de la stabilité des systèmes de culture par son influence sur la capacité d’échange cationique , mais aussi sur le complexe argilo-humique et sur le phénomène de chélation . Imaginer un transfert de fertilité (de la forêt vers les parcelles agricoles) via l’apport de MO peut donc être considéré comme une partie de la solution dans l’amélioration des systèmes de culture congolais.


L’utilisation de compost est évidemment la première méthode qui nous apparaît quand on parle de « transfert de fertilité ». Le compost est la solution envisagée dans ce projet, mais il faut noter que d’autres solutions peuvent également être envisagées ; comme le principe de la «  terra preta  » ainsi que les techniques d’utilisation des «  bois rameaux fragmentés  ».

 

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Les transferts de fertilités, une solution à la baisse de fertilité des sols agricoles en régions tropicales ?

Étude de faisabilité d’un projet de compostage en République du Congo

I. Introduction

II. Le milieu tropical : base biophysique

III. Agriculture traditionnelle

IV. Contrer la réduction du taux de matière organique : « les transferts de fertilités »

V. Exemple de projet de transfert de fertilité : « Estimation de la biomasse mobilisable dans le cadre d’un projet de compostage en République du Congo »

   -> A. Étude de gisement de biomasse

   -> B. Analyse technico-économique

   -> C. Conclusions et perspectives

VI. Bibliographie